Atmosphère Portuaire
Il est un endroit où le rythme de la vie est continu
Où le spectacle est toujours fort et intense
Vous en serez surpris, pour vous c’est l ‘inconnu
Pour moi y vivre est une récompense
Si vous aimez l’odeur des marées, qu’elle ne vous met pas la nausée
Que la vue de la tôle et de l’acier ne vous lasse pas
Pas plus que les bruits de la ferraille entrechoquée
Alors chaque port du monde tu apprécieras
Regarde cette belle et intense lumière
Admire et laisse ta pensée divaguer
Imagine combien de voyageurs sans bannière
De marins abandonnés, de paumés
Laissent flotter leurs souffles et leurs âmes
Sous ces cieux sombres et obscurs
Que dans ces ports, de véritables drames
Aient pu provoquer de tragiques blessures
L’aventure dit-on, est au bout du chemin
Ou plutôt, elle est toujours au bout du voyage
Sur les mers, chaque passager, chaque clandestin
Chaque vagabond cherche un autre accostage
Le port, c’est la rudesse et c’est l’âpreté
C’est nos mers maintes fois profanées, presque mortes
C’est aussi le symbole d’une vraie fraternité
Toutes ces histoires que les marins colportent
Combien de corsaires et de flibustiers
Y ont déversé des tonnes d’or et de trésors
Et l’image toujours présente de ces boucaniers
Revient à notre esprit, notre imaginaire retors
Il faudrait être inconscient, un peu succinct
Pour quitter trop vite ce monde à part
Oublier que ce qui nous a fait prendre ce chemin
Cette aventure, cette envie de départ
Ce n’est certainement pas le hasard
D’ailleurs le hasard existe-t-il ?
Qui fait que nos pas nous dirigent, hagards
Vers le premier navire promettant l’aventure et l’exil
Respire toutes ces senteurs, ces épices
Comme ils te donnent l’envie de t’embarquer
Ces odeurs de cacao, de bois, annonciatrices
De pays lointains et d’îles courtisées
Les ports c’est aussi l’odeur de l’esclavage
Ces souvenirs anciens ancrés dans nos mémoires
Sûrement que l’on voudrait oublier cet héritage
La fortune de certains nous rappelle l’histoire
Au départ des ports, des pirates, des vauriens
Tout ce que la terre contenait de fripouilles
S’appropriant leurs âmes, leurs corps et leurs biens
Pour faire en sorte que l’esclave s’agenouille
Les ports ne sont pas édifiés
Pour une telle marchandise
Combien de fois a-t-il fallut le répéter
Pour qu’enfin on soigne plus qu’on ne brutalise
Comme Marco Polo quittant la belle Venise
Pour découvrir de nouvelles routes, de nouveaux cieux
Comme bien des marins que la mer hypnotise
N’aient pas peur de ton choix audacieux
Laisse-toi porter par les vents aux Antilles
Du port à l’océan, navigue vers l’Orient
Mais si jamais le jour où ta raison vacille
Avant que cette tempête ne te rende différent
Rentre au port, rejoints à nouveau ton berceau
Retrouve même l’origine de tes voyages
Imagine-toi à nouveau dans de somptueux vaisseaux
Merveilleux ! tout à coup tu retrouves ton courage…
Saint-Nazaire
7 Août 2016
Patrick Bazin
Vansteelandt
13 janvier 2017 at 4:57 pm
Ah, je respire…
Ledabe44
15 janvier 2017 at 11:14 am
Merci a Gwenaël Kerleo pour la musique « Etrezek al lein »
Denigot Pascale
15 janvier 2017 at 3:29 pm
Poème cultivant, captivant, riche, puissant en mots, justes et magnifiques descriptions, belle sonorité et merveilleux rythme plein d’harmonie et de vibration, de fortes sensations et beaucoup d’émotions. J’aime ++++++ Bravo Pat.
barbara
4 septembre 2017 at 8:51 am
Très beau!
Ledabe44
4 septembre 2017 at 9:47 am
Merci Barbara…